Going Underground, punk américain 1979-1992, George Hurchalla, chronique Etienne Grieb, Magic n°134, août 2009

GOING UNDERGROUND – punk américain 1979-1992
GEORGE HURCHALLA

par Etienne Grieb, MAGIC n°134,août 2009

zineMagic134« Foutre, en voilà une somme. J’évoquais récemment le fameux Our Band Could Be Your Life de Michael Azerrad en tant qu’ouvrage séminal sur le punk rock américain, et voici un bien bel appendice à cette base de données. George Hurchalla, punk rocker originel, a su retrouver et formuler ses souvenirs pour dresser un portrait complet du courant de 1979 à 1992. On a l’impression que le type s’est suffisamment baladé pour dressé un portrait vivant et stimulant de chaque scène, en saisir la substance et la retranscrire sous forme d’anecdotes, de souvenirs, d’extraits d’interviews, glanées ça et là, jusqu’aux plus obscurs fanzines. On en perd pas une miette. Sachant que le punk rock est devenu un courant de masse, dépendant d’un look, d’une économie et des humeurs du marché, ce bouquin recèle des trésors et des leçons d’individualité, de caractères authentiques. On y retrouve les personnes qui, par leur inconscience et leur génie ont su faire du hardcore autre chose qu’un style musical. D’un Ian McKaye (Minor Threat, Fugazi) à Mike Watt (Minutemen, fireHose) en passant par Steve Albini (avec des anecdotes toujours hautes en couleurs), Greg Ginn (Black Flag, SST Records) et une palanquée de ploucs géniaux (Meat Puppets) et/ou inspirés (Butthole Surfers, Nakes Raygun, Scratch Acid), on identifie très clairement la notion de réseau sur laquelle se sont greffés les chantres (chancres ?) de l’indie-rock. Une bien belle histoire. Et l’on concluera par une phrase de Bob Mould (Hüsker Dü, groupe unique et déflagrateur s’il en est) qui devrait donner des idées aux jeunes : ‘La seule manière pour que la politique moderne continue à aller de l’avant, c’est par des groupuscules qui menacent l’ordre établi‘. A méditer. » – Etienne Grieb