Sur la Route avec les Ramones, Monte A. Melnick + Frank Meyer, chronique Patrick Dallongeville, Presto n°167, février 2013

SUR LA ROUTE AVEC LES RAMONES
Monte A Melnick + Frank Meyer

PRESTO! n°167, février 2013

presto167cover« Un échalas efflanqué, passé d’une batterie approximative à un chant monocorde, un guitariste et un bassiste jouant tout en barré sur deux accords et demi, et un guitariste de hard-rock venu à la batterie par défaut : voilà grosso modo les talents cumulés des Ramones à leurs débuts. Ces Dalton là, jouant un rock forcément minimaliste et speedé à l’extrême, n’allaient pas moins exercer une influence prépondérante sur quantité de formations pourtant plus douées qu’eux, sur le plan artistique (“Teenage Kicks” des Undertones) ou commercial (Green Day). Question profils psychologiques, le quartette originel proposait aussi un cocktail détonant : entre un guitariste aux convictions réactionnaires (aussi incapable d’accorder son instrument que de tolérer le moindre écart de la part de ses congénères), un chanteur affligé de troubles obsessionnels compulsifs, un bassiste bipolaire multi-addict et un batteur stratège du master-plan, il fallait une recette miracle pour maintenir pareille combinaison en semi-état de marche ! C’est précisément le rôle qu’assuma Monte A MELNICK les 22 années que dura la carrière des RAMONES. Au fil des overdoses, des départs et retours (de Dee Dee et Marky), des remplacements foireux (Clem Burke, batteur de Blondie, remercié au bout de deux concerts), des ruptures sentimentales aussi diverses que variées, et autres accidents domestiques et de la circulation, ce brave Monte a tout assumé et tout (di)géré. Le tour manager des RAMONES était à la fois chauffeur, nounou, grand frère, tyran, infirmier, comptable, bouc-émissaire et (forcément) insomniaque. Ce livre est le pendant factuel du fameux “Mort Aux Ramones” de Dee Dee, le journal des 2263 concerts et quelques 25 albums produits par l’un des plus improbables combos jamais advenus. Très richement iconographié, il se referme sur l’affiche de leur ultime passage au De Kreun, près de chez nous. » – Patrick Dallongeville