Entertain Us, L’Ascension de Nirvana, Gillian G. Gaar, chronique Daily Rock n°81, janvier 2015

une1DAILY ROCK n°81 déc/jan 2015
– Toute l’actualité brûlante du rock en Romandie –

DOSSIERS : « Et toi tu fous quoi sous le sapin ? »

INSTRUIS-TOI !

Un acouphène est vite arrivé ! Il est grand temps de vous adonner à la lecture. Ça tombe bien, Noël, la neige, la gueule de bois et la digestion sont propices aux lectures hivernales en buvant un grog.*

L’ASCENSION DE NIRVANA
Gillian G. Gaar – Entertain Us – éd. RytRut – www.rytrut.com – 408 pages, 24 €

Si Kurt Cobain est sans aucun doute le porte-drapeau de Nirvana, mais également d’une génération aux Converses sales et aux jeans troués, il ne faut pas oublier leurs origines. Bien loin d’un foisonnement culturel propice au rock’n’roll, la ville de Seattle se meurt. Vouloir devenir musicien, voire même rock star relève du parcours du combattant, et nombreux sont les artistes qui s’exilent dans d’autres villes du pays. Que Nirvana ait réussi à raviver la flamme d’un vivier qui semblait bel et bien décimé relève purement et simplement au hasard. A travers de nombreux reportages, des membres du groupe en passant par les Melvins, TAD ou Mudhoney , en creusant dans les archives les plus obscures, Gillian G. Gaar fournit ici un excellent tour d’horizon du milieu artistiques et culturel des années 1980-1990. Seul un vrai fan de Nirvana arrivera au bout des 400 pages très touffues de ‘Entertain Us’. Mais lui seul pourra se targuer d’avoir une connaissance si pointue sur le sujet. On en apprend également beaucoup sur les Melvins et leur leader Buzz Osborne, qui apprendra la guitare à un certain Kurt. Un must pour les inconditionnels du trio grunge.

Entertain Us, L’Ascension de Nirvana, Gillian G. Gaar, chronique SB, Idem n°77, décembre 2014

Entertain Us, L’Ascension de Nirvana

GILLIAN G. GAAR

IDEM-77-DEC-2014-1 IDEM n°77, décembre 2014

Vous pensez tout savoir sur Nirvana ? Détrompez-vous ! L’auteure s’est attachée à délivrer en détail la genèse du groupe. Dès les premières pages, une série de photographies permet de se remettre dans l’ambiance rock’n’roll des années 80-90. Au fil des pages, la naissance des musiques incontournables et l’atmosphère des concerts mythiques sont soigneusement relatées. Ce livre documentaire enchante les fans. SB

Entertain Us, L’Ascension de Nirvana, Gillian G. Gaar, chronique Abus Dangereux #133, novembre 2014

Entertain Us, L’Ascension de Nirvana

GILLIAN G. GAAR

couv_ad133_220px-212x300 Abus Dangereux n°133, novembre 2014

Voilà enfin un bon bouquin qui démontre une enquête sérieuse et des tonnes de témoignages sur un des groupes les plus révérés vingt ans après le suicide de son leader. On découvre évidemment beaucoup sur la jeunesse de Kurt, mais on apprend aussi énormément sur les groupes de la même région : antérieurs comme Metal Church, Skin Yard (avec Jack Endino), mais surtout les Melvins, par qui le chanteur / guirariste est très vile impressionné,le groupe de Buzz Osborne devient pour ainsi dire le déclencheur direct de la suite, c’est à dire Nirvana. On rencontre aussi les contemporains Soundgarden, Tad, Mudhoney, le label Sub Pop (illustré à ses débuts entre autres par le fabuleux Charles Burns et qui place définitivement le mot grunge, a priori signé Bangs, dans le dictionnaire de l’Histoire). Les meilleurs passages sont (comme d’habitude ?) ceux qui se passent sur la route : la première tournée avec TAD en Europe en pleine chute du Rideau de Fer, les concerts à l’Est… Le travail en studio représente également une grande partie du texte qui dévoile un groupe bien loin de l’image « simple et punk » que l’opinion et certains chroniqueurs obséquieux décrivent bêtement, Kurt travaille sans relâche et dirige le groupe quasiment d’une main de fer, il suffit de noter la conduite de Krist et lui, loin d’être la plus franche avec les musiciens, en particulier les malheureux batteurs, qui passent un temps au sein du groupe ! Jusqu’à la rencontre, enfin, avec l’ambitieux et expérimenté Dave Grohl pour la véritable ascension du groupe vers les sommets. Jusqu’à la chute dans l’abime et l' »après-vie ». Pour les amateurs de bouquins musicaux sans la fouille malsaine des poubelles de l’Histoire : A lire !

[GEDΩ]

Rytrut éditions 406 pages, 24€

Entertain Us, L’Ascension de Nirvana, Gillian G. Gaar, chronique de VsGreg – VS Webzine, août 2014

Entertain Us, L’Ascension de Nirvana

GILLIAN G. GAAR

Capture07/08/201, VS webzine

Rédigé par : VsGreg | Très chouette livre !

Encore un livre sur Nirvana ?

Voilà qui est original serait-on tenté de se dire en 2014, 20 ans après le suicide de Kurt Cobain et la fin du phénomène grunge américain.

Il y a-t-il encore des choses à raconter au sujet de Nirvana qui n’ont pas été dites dans les multiples livres consacrés au groupe dont « Come as You Are: The Story of Nirvana » de Michael Azerrad, « Heavier Than Heaven: A Biography of Kurt Cobain » de Charles Cross ou encore « Nirvana: the True Story » de Everett True.

J’avoue que j’ai eu extrêmement peur de me plonger dans cet ouvrage en apprenant que l’auteur américaine Gillian G. Gaar – journaliste à Mojo, Rolling Stone ou encore Record Collector – avait sorti plusieurs livres consacrés … au KING : Elvis Presley (à savoir « Return Of The King: Elvis Presley’s Great Comeback », « Elvis the King: The Authorized Book from the Graceland Archives » & « Elvis Remembered: 1935 – 1977 »).

Avouez qu’Elvis Presley et Kurt Cobain ont peu de points communs, et je me suis demandé si la journaliste n’était pas une Jean-Pierre Foucault du livre, spécialisée dans les livres sur les chanteurs morts.

Après la recherche de quelques informations supplémentaires, j’appris ainsi que Gillian G. Gaar était originaire de Seattle et qu’elle n’en était pas à son coup d’essai sur Nirvana ayant déjà publiés plusieurs ouvrages au sujet du groupe (Treasures of Nirvana, The Rough Guide to Nirvana ou encore Nirvana’s In Utero). Elle a même été sollicitée en tant qu’expert-conseil pour le coffret de 2004 de Nirvana, « With the Lights Out ».

Si « Entertain Us » débute en expliquant en détail la naissance du tube interplanétaire du groupe « Smell like Teen Spirit » – allant de la composition du riff principal jusqu’à l’enregistrement avec Butch Vig – le livre ne se centralise pas sur le succès de Nirvana, ni sur le déclin de la formation d’Aberdeen.

Gillian G. Gaar se concentre surtout sur l’ascension de Nirvana (d’où le titre du bouquin), détaillant soigneusement toutes les étapes de l’aventure du groupe, des premiers enregistrements de Kurt Cobain avec le 4 pistes de sa tante jusqu’à la célébrité mondiale fatale au leader du mouvement grunge.

L’auteur nous conte cette légende urbaine des 90s en se basant sur les nombreux livres déjà publiées ainsi que sur de nombreuses nouvelles interviews de personnages clés de l’histoire de Nirvana. On retrouve ainsi plein d’anecdotes et de détails recensés dans un livre qui est au final une vraie mine d’information !

Je vous propose quelques anecdotes pour les fans de metal que nous sommes sous forme de petit « Le Saviez-vous »

Saviez-vous que Kurt et Krist écoutaient sans cesse CELTIC FROST avant l’enregistrement de Bleach ?

Saviez-vous que le guitariste Kurdt Vanderhoof de METAL CHURCH a permis à Kurt Cobain de découvrir le punk américain grâce à sa discothèque ?

Saviez-vous que Nirvana s’appelait SKID ROW à leurs débuts ?

Si vous avez répondu 3 fois OUI à ces questions, j’avoue que vous n’apprendrez rien de neuf avec « Entertain Us ».

L’un des seconds points forts du livre réside dans le fait qu’il ne s’agit de rien d’autre que le récit du cheminement d’un petit groupe issue d’un coin paumé des USA. On retrouve ainsi tout ce qui fait la vie d’un groupe à savoir la formation originale, les premières compos, les concerts chez les amis d’amis, la composition, les premiers concerts, les galères, les changements de line-ups, les doutes, les espoirs etc.

Soit beaucoup de choses qui font que l’on peut assez facilement s’identifier et s’imprégner en découvrant tout le parcours qui aboutira au succès de NIRVANA

Parlons également du livre en lui-même d’un point de vue physique, « Entertain Us – L’Ascension de NIRVANA » se présente sous la forme d’un livre broché-collé comportant 408 pages dont 20 pages photo couleurs. Le livre est publié par Rytrut éditions et il est vendu au prix de 24,00 €.

A noter que Rytrut éditions proposent de nombreux autres bouquins sur le monde de la musique saturée comme « La Philosophie du Punk » de Craig O’hara, « Going Ungerground – punk américain 1979-1992 » de George Hurchalla ou encore « Que la farce soit avec vous – Paroles 1978-2011 » de Jello Biafra.

Entertain Us, The Rise of Nirvana, chronique de James, Goodreads, octobre 2012

Entertain Us, The Rise of Nirvana, chronique de James, lecture du 3 au 9 octobre 2012, Goodreads

(Chronique traduite de l’anglais par Paul Vincent)

Je viens de terminer la lecture du livre de Gillian G. Gaar, Entertain Us: The Rise de Nirvana, son deuxième livre sur le groupe ; le livre In Utero (33 1/3) fut son premier.

Et je dois dire, ce qui est embêtant avec la biographie « autorisé » de Charles Cross sur Kurt Cobain, c’est qu’elle était vraiment écrite sur un ton de sensationnalisme et témoignait de la méconnaissance affligeante de l’auteur à propos de la sous-culture rock indie, de laquelle a émergé Nirvana (et, réellement, de la musique en général).

Gillian Gaar est la meilleure auteure que j’ai jamais lue sur le thème de Nirvana. Elle a écrit sur le sujet qui compte le plus et analyse la musique du groupe – comment le groupe a construit et enregistré ses morceaux, et comment ont évolué les chansons et l’art de Kurt Cobain – et cela magnifiquement.

Chronique du dernier concert de Nirvana en France, par Ladzi Galaï

Nirvana Buzzcocks 72IMPRESSIONS DU DERNIER CONCERT DE NIRVANA EN FRANCE

Ladzi Galaï était au concert de Nirvana, au Summun de Grenoble, France, le 18 février 1994 (billet 2290), il raconte :

« Nous étions loin d’imaginer tout ce qu’il y avait derrière. J’y suis allé avec ma sœur, Christine, maintenant la présidente de Rytrut. En arrivant, on a pas eu à faire la queue car presque tout le monde était déjà entré. Et il y a déjà du son qui vient de la scène. En passant les portes, je demande à un videur : « Ça a déjà commencé ? » Il me répond : « Ça vient juste de démarrer, c’est pas grave, c’est la première partie. » Je réplique : « La première partie, ouais, mais c’est les Buzzcocks, un super groupe, que Nirvana ont écoutés ! » Il n’y a déjà presque plus personne devant le bar, on fonce direct dans la salle, au trois quart de la fosse, un bon endroit pour le son. Et on aurait eu du mal à aller plus prêt, c’est bondé. »

« Je suis ravi de voir enfin les Buzzcocks. Ils envoient un bon set avec leurs classiques qui ont bercé ma jeunesse et des morceaux récents. J’avais acheté leur premier album, Another Music in Another Kitchen, à Londres début 1979, alors en Angleterre pour un échange inter-scolaire. Sentant que la pression monte dans le public qui attend Nirvana avec impatience – ne connaissant certainement pas pour beaucoup, vu le monde, ce groupe qui n’est ‘que’ le groupe d’ouverture – Pete Shelley et sa bande terminent leur set en queue-de-poisson. Arrêtant de jouer les uns après les autres sur le dernier morceau, I Believe, avec sa dernière phrase répétée en boucle : ‘There is no love in this world anymore’. Ils balancent simplement leurs instruments sur scène et des éléments de batterie commencent à gicler. Il ne reste plus que le batteur que rien n’arrête. Il continue le beat un moment tout seul puis s’en va en faisant valdinguer la batterie… un avant goût de Nirvana ? »

« Nous allons prendre une bière et revenons dans la place. L’euphorie est à son comble. Je n’ai pas encore entendu le dernier album de Nirvana, In Utrero. C’est un régal de le découvrir sur scène. Je les avais connus avec Bleach, bien avant leur succès planétaire de Nevermind, lors d’une commande faite à Subterranean Records, je pense. Le concert est magnifique, il y a aussi une contrebassiste, Elora Creager, qui joue sur deux morceaux, c’est envoûtant. Pat Smear est à la seconde guitare. Très content de le voir en vrai, car fan des Germs et de quelques autres de ses élucubrations. Aussi, ça m’a fait drôle et a ravivé des souvenirs de voir Dave Grohl à la batterie. (Il était en effet déjà venu à Grenoble en 1988, avec Scream qui ont joué au Magic de Fontaine devant une vingtaine de personne, mais ont envoyé un set de fous, terminant avec des reprises en inter-changeant les instruments. Et cela pendant plus de deux heures. Dave avait pris la basse sur la fin. J’avais échangé quelques mots avec le chanteur, Peter Stahl, après au bar, très sympa. Ce concert était organisé par le disquaire Bunker). Revenons au concert de Nirvana. Il y a une magie qui s’opère, des briquets qui s’allument, des morceaux pop et des morceaux qui arrachent. Kurt paraît maigre et fébrile, mais il assure le concert parfaitement, ainsi que tout le groupe. C’est captivant. Pas de final apocalyptique, ça se termine avec l’ambiance mi-feutrée de Heart-Shaped Box. J’ai été subjugué par le son, un son énorme et propre, auquel nous n’étions pas habitué dans cette salle difficile à sonoriser, la basse ayant tendance à couvrir le chant, le rendant parfois difficile à suivre. Mais là, bon équilibre, un son limpide et puissant. A noter aussi un jeu de lumière exceptionnel. Franchement, je n’avais encore jamais vu un éclairage aussi créatif à un concert rock. Des effets de lumières différents pour chaque morceau, même plusieurs, jouant avec les ambiances bigarrées de leur musique. Nous en sommes sortis ravis. Qui aurait pensé que ce serait l’un des derniers concert de ce groupe ayant en quelque sorte popularisé le punk à grande échelle ? »

 – Ladzi Galaï, hiver 2014

Pour (ré)-écouter le concert :

Entertain Us, The Rise of Nirvana, interview de Gillian G. Gaar, Seattle Rock Music Examiner 2012

ENTERTAIN US – THE RISE OF NIRVANA
Gillian G. Gaar

Copyright 2012 Shelley L. Germeaux, Seattle Rock Music Examiner

(Interview traduite de l’anglais par Paul Vincent)

17 août 2012, Seattle, Washington – un nouveau livre sur l’un des groupes de rock plus influents de l’histoire, Nirvana – « Entertain Us: The Rise of Nirvana » (Jawbone Press) – doit être en librairies aujourd’hui, écrit par l’auteure de Seattle Gillian G. Gaar. Nous avons lu un exemplaire avant la sortie officielle du livre et interviewé Gillian par téléphone.

Originaire de la ville à laquelle on se réfère comme étant comme la « terre du grunge », Gillian est une fan de Nirvana depuis les premiers jours. Aussi auteure de « In Utero » et « A Rough Guide to Nirvana », c’est son troisième livre sur le groupe punk d’Aberdeen qui allait exploser dans la scène musicale de Seattle des années ’90 qui créa le genre musical appelé « grunge ».

Jusqu’à présent, les livres ayant été publiés sur Nirvana se concentraient sur la « période superstar » du groupe et bien sûr la dégringolade et la mort de Cobain. Ces ouvrages tendent à simplement effleurer les premières années. In Entertain Us, Gaar examine l’histoire occultée, moins connue, de l’ascension du groupe vers la gloire, et la conception de leur premier album, Bleach. Elle a fait des recherches précises et visé juste en dévoilant une mine de détails sur leurs sessions d’enregistrements et en incluant ses découvertes dans ce livre.

GillianGaar était l’une des premiers journalistes (pour le célèbre magazine du métro de Seattle, The Rocket) à écrire au sujet de Nirvana et à suivre de près la carrière du groupe alors en plein essor. Ayant assisté à plusieurs de leurs concerts, elle partage son point de vue et son expérience de premier ordre. Tout comme il est dit à propos des années 1960, la période de Nirvana évoque également le dicton « Il fallait être là » pour « vraiment comprendre ». Et Gaar l’a certainement compris.

S’appuyant sur des interviews approfondis avec les personnages clés de l’histoire, y compris le bassiste Krist Novoselic, le premier batteur Chad Channing et les producteurs Jack Endino et Butch Vig, ce livre décrit la formation du groupe à Aberdeen, ses tous débuts ainsi que son rôle au centre de la ruée vers l’or grunge.

Entetain Us mène le lecteur à travers l’histoire de Nirvana, en passant par les divers changements de nom, les changements de membres, les sessions d’enregistrement, les sorties d’albums et les concerts ainsi que les relations en dents de scies des musiciens. Le témoignage de BuzzOsborne (Melvins) met en évidence les problèmes de couple de Kurt avec son épouse Courtney Love, quand il se souvient d’une « grosse bagarre » lors de leur tournée européenne. Après quoi Kurt lui a demandé :« Comment vais-je me sortir de ça ? » Et Buzz lui a conseillé :« Laisse-lui tout et va-t’en! ». Ce n’était pas longtemps avant que Kurt se donne la mort. Dans son récit, Gaar nous emmène du début du trajet jusqu’à la fin, suivie de la discographie et des dates de concerts jusqu’en 1990 [période la plus couverte dans ce livre].

Dans le prologue, « Here We Are Now » [Nous sommes là] l’auteure commence à un moment intéressant dans la carrière de Nirvana : le sommet. C’est un regard dans les coulisses depuis sa formation jusqu’à l’instant qui a tout changé, passant d’un jeune groupe inconnu à une soudaine notoriété. C’est le coup d’envoi d’une chronique bien documentée qui n’aurait pu être écrite que par le fan le plus impliqué et le journaliste le plus informé.

Ici, on nous dévoile la face cachée de la création de la chanson à succès « Smells Like Teen Spirit» ; C’est la chanson qui enverra Nirvana sur les charts et les catapultera vers une renommée internationale. C’est après la sortie de ce titre que tout a changé. Ils y étaient arrivé. Mais la seule chose que Kurt avait toujours voulu atteindre, « la renommée », sera aussi ce qui entraînera sa chute.

Nous apprenons que, en août 1990, son amie Kathleen Hanna avait griffonné la phrase qui donnera ce titre désormais emblématique sur un mur de l’appartement de Kurt après une longue nuit de fête. L’année suivante, Kurt trouve que c’est un « titre génial » pour une chanson sur laquelle il travaille ; celle-ci n’a encore pas de paroles mais un super riff de guitare. Lors de sa première interprétation, en avril 1991 à l’hôtel Seattle OK, les paroles de la chanson n’étaient pas encore finalisées et cela correspondait à la manière de travailler de Kurt. Malgré ses défauts, cette chanson a eu un énorme succès et leur a donné un public enthousiaste ; même le groupe en a été surpris.

Comprendre comment ce moment de gloire est arrivé est une bonne entrée en matière afin d’apprécier le reste de l’ouvrage, qui remonte au début de l’histoire du groupe. Nous continuons avec le chapitre « In The Pines » [dans les pins], une description d’Aberdeen (Washington), ville natale de Kurt, et les souvenirs des membres de sa famille qui se rappellent de son aptitude musicale précoce, quand il jouait avec justesse les mélodies d’une chanson qu’il venait d’entendre à la radio. Les Beatles était son groupe préféré, avant d’en aimer beaucoup d’autres. Mais le divorce de ses parents lui a été difficile à vivre. Se retrouvant seul, Kurt a décroché de l’école. Il habitait parfois chez des amis, et était parfois sans abri, vivant même « sous le pont » à l’autre bout d’Aberdeen, où il fumait de la marijuana au bord de la Wishkaw River, et il a jamais quitté sa guitare ni lâché la musique.

Ce qui suit est une déclamation captivante et détaillée de la route à suivre, lorsque le « nirvana » ne se faisait pas toujours sentir. Le titre « Underground Attitude » fait référence à l’annonce de Kurt et Krist paru dans The Rocket en 1987, dans laquelle ils cherchaient un « batteur sérieux avec une attitude underground ». Après quoi Dale Crover fut embauché, remplaçant Aaron Burkhart. Quand ils ont commencé à jouer dans la « grande ville » de Seattle, à leur premier concert (Krist a raconté à Gillian qu’il pensait que c’était à la Central Tavern) « personne n’est venu », a déclaré Kurt. Ils sont alors restés assis sous le viaduc toute la nuit à picoler, et n’ont même pas joué.

Toutes ces anecdotes des débuts de Nirvana, avant la célébrité, raviront les fans tout au long du livre. Gillian a capturé l’essence de ce qu’était le groupe avant de devenir les rois du Grunge, de faire des tubes et de multiplier les fans dans le monde.

Ce livre est un dossier important de l’histoire du groupe, et contient une vingtaine de photos saisissantes. Gillian vous emmènera aussi à l’exposition de l’Experience Music Project « Taking Punk to the Masses « [Rendre le punk populaire] de 2011, ayant obtenu des commentaires des participants connaissant les choses de l’intérieur et présents à l’inauguration, et décrivant certains artefacts historiques, tels que la valise rose de Kurt. C’est un compte rendu poignant pour conclure l’histoire tumultueuse du groupe, avec un commentaire disant qu’il n’y avait une seule chose qui clochait dans cette exposition : « Kurt n’était pas là ».

ENTRETIEN de SHELLEY GERMAUX avec GILLIAN G. GAAR

Seattle Rock Musique examiner : Quels concerts de Nirvana avez-vous vu ?

Gillian Gaar : La première fois c’était en 1992 au Coliseum de Seattle. J’aurais aimé les voir à leurs débuts, quand ils jouaient dans des clubs. Mais ils ont fait des concerts surprise au Crocodile, où je les ai vus le 4 octobre de ’92 5mg cialis. J’avais interviewé Courtney, ce qui m’avait amené à ce concert. Puis le 6 août ’93 je les ai vus au concert en hommage à Mia Zapata au King Theater, où Nirvana était en tête d’affiche. L’année suivante, je suis allée à New York pour leur concert Unplugged et un autre concert. Le dernier concert que j’ai vu eut lieu au Mercer Arena le 7 juin ’94.

SRM : Vous avez plusieurs fois interviewé Courtney, avez-vous jamais rencontré Kurt ?

GGG : Je l’ai rencontré officiellement une fois. Courtney me l’a présenté en backstage le 13 décembre 1993, lors du concert « LiveandLoud » au Pier 98. Après le show je l’ai interviewé pour The Rocket. Il n’était pas très bavard. Mais j’ai eu une expérience plus intéressante et inoubliable que je peux partager avec vous. Un soir, six mois plus tôt, le 26 juin, j’étais à CapitolHill, où je vis, j’avais besoin de retirer de l’argent à l’automate. C’était un samedi soir et un mec était devant moi, alors j’attendais qu’il ait fini. Il avait l’ai dépenaillé, et je me suis dit que ce gars ne devait avoir que dix dollars dans son compte et que cela ne devrait pas prendre longtemps, vous voyez ? Il s’est retourné et c’était KURT. J’ai failli m’évanouir. J’ai eu un temps d’arrêt. Il a sans doute pensé que je l’avais reconnu… mai vraiment, j’ai été surprise par son apparence. Je ne pouvais pas y croire.

SRM : Vous avez mentionné que vous avez travaillé sur le coffret de 2004 Nirvana, « WiththeLights Out ». Quelle a été votre contribution à ce projet ?

GGG : Eh bien, j’avais rédigé un grand article paru dans Goldmine à propos de leur carrière studio et j’avais interviewé Krist. J’ai fait des recherches concernant toutes leurs sessions studio, interviewé beaucoup de gens et assemblé une bonne partie de l’histoire. Alors quand j’ai entendu parler du coffret, j’ai contacté Krist et lui ai proposé mon soutien. Krist a accepté. J’ai donc joué le rôle de l’historienne. Je les ai aidés avec tous ces détails récoltés et pour la rédaction des notes.

SRM : Qu’est-ce qui a fait Nirvana se démarquait pour vous, ce qui les différenciait des autres groupes grunge de l’époque ?

GGG : Ils semblaient afficher une « sensibilité pop », cela laissait fortement penser qu’ils avaient une connaissance profonde de la musique contemporaine. Je veux dire qu’ils étaient tous des fans des Beatles, alors ça vous évoque quelque chose. Ils savaient d’où ils venaient et ce qu’ils faisaient. Mais en fin de compte, je dois dire que c’était principalement la voix de Kurt. Cette voix… si unique. Il avait une manière de crier si particulière… si…

SRM : Passionnée… sincère…

GGG : Oui. Exactement. Il était authentique. Ses cris venaient du fond de son âme…

SRM : Et du cœur. Je peux ressentir cela en l’écoutant. Ça venait de l’intérieur. C’est palpable.

GGG : Exact. Et vous savez, ils ont la réputation d’être sombre, les gens pensent qu’ils étaient déprimés. Mais en vérité ils aimaient aussi vraiment faire les imbéciles. Ils racontaient des blagues bizarres sur scène et ils étaient drôles, sans jamais prendre de grands airs. Ils étaient vrais. Le truc du pessimisme arriva seulement après qu’ils eurent commencé à prendre des drogues.

SRM : J’ai remarqué que lorsque vous arrivez à la mort de Kurt dans le livre, vous n’entrez pas dans les détails. Je sais que vous avez auparavant parlé au médecin légiste, et vous ne mentionnez aucune des théories du complot sur sa mort.

GGG: Nan. Je n’en ai pas fait mention. Pas pour ce livre. Ce récit se concentre principalement sur leur histoire avant la renommée du groupe. Je ne suis donc pas allée trop loin sur les questions qui ont déjà été traitées dans d’autres livres.

Entertain Us, The Rise of Nirvana, autre chronique de Goodreads, 2012

Entertain Us: The Rise of Nirvana

by Gillian G. Gaar

(Chronique de Goodreads, 2012, traduite de l’anglais  par Paul Vincent)

Nirvana est l’un des groupes plus influents de l’histoire du rock, et même maintenant, presque 20 ans après la mort de Kurt Cobain, la vénération dont ils jouissent est intacte. Des livres ont déjà été écrits sur Nirvana, mais ceux-ci tendent à se concentrer sur la période de superstar du groupe et la mort de son leader, en faisant l’impasse sur leurs premières années. Dans Entertain Us Gillian Gaar rétablit l’équilibre en examinant en détail l’ascension du groupe vers la célébrité et leur premier album, Bleach. En se basant sur des documents d’archives et des interviews avec de nombreuses personnes clés de leur l’histoire, elle retrace la formation de Nirvana, ses premiers enregistrements et nombreux changements de line-up, ainsi que l’arrivée de Dave Grohl pour compléter le trio le plus familier. En analysant chaque chanson du groupe enregistrée durant cette période, en retraçant les influences et les relations complexes et décousues entre les membres du groupe, les associés et les maisons de disques, Gillian Gaar entre dans le vif du sujet d’une histoire fascinante.

Lire sur Goodreads : http://www.goodreads.com/book/show/14559609-entertain-us

Entertain Us, L’Ascension de Nirvana, chronique de Chart, Pavillon 666, juillet 2014

CaptureChronique : 21 juillet 2014
Chroniqueur : CHART, Pavillon 666

Encore un livre sur NIRVANA me direz-vous ! Et bien oui, je vous dirai encore un livre sur NIRVANA, encore une série d’inédits sur un « nouveau » disque, encore un concert improbable enregistré d’une manière improbable, encore une vidéo sortie de nulle part… Oui, c’est exact, il existe tellement de choses sur ce groupe qui n’aura exister que 6 ans dont 3 aux yeux du grand public. Oui, mais ces gars-là sont arrivés de nulle part et ont révolutionné le monde du rock comme personne à ce moment-là et avec une nécessité dont le monde de la musique ne pouvait se passer. Le punk était mort et NIRVANA lui a redonné une lumière éclatante. 20 ans après la mort du porte parole de toute une génération, il est important de se rappeler les faits, ce qui a amené cette révolution musicale comme d’autres l’ont fait avant lui, Jimi HENDRIX, Elvis PRESLEY, Jim MORRISON… et d’autres viendront après. L’Amérique est le terrain propice pour ce genre de séismes musicaux dévastateurs.

« Entertain Us – L’Ascension de NIRVANA » donne par son titre l’orientation exacte de ce qu’il y a dans ce livre. Par pur hasard, à la fin de la lecture de ce livre, un documentaire sur le groupe a été diffusé le soir même sur ARTE. L’orientation du sujet était similaire, avec les mêmes intervenants. On se concentre essentiellement sur la genèse du groupe de Kurt COBAIN. On suit pas à pas la formation du groupe, ses changements de membres, ses premiers concerts, enregistrements etc. Si vous voulez du sensationnel, il doit bien exister des torchons qui ne parlent que de la relation de Kurt avec la drogue ou de sa période de mari de Courtney LOVE mais ici rien de tout ça. On parcourt l’Amérique dans un van pourri allant de salles en salles toujours plus improbables les unes que les autres. On est avec le groupe, scrutant sa colonne vertébrale écartant toute forme de rumeurs ou de légende afin de se concentrer sur l’essentiel, la musique et son élaboration. S’il y a bien une chose essentielle à comprendre à la lecture de cet ouvrage, c’est bien toute la ferveur que donnaient Kurt et le groupe à son travail, entre l’envie et la peur constante de réussir. Certes, on ne peut pas éviter de se faire une idée sur le personnage, ou l’icône, qu’était Kurt COBAIN. On ne devient pas ce qu’il a été, un artiste accompli sans un caractère particulier. La personnalité même de COBAIN demeure encore à ce jour relativement mystérieuse. Il est évident que la fin tragique qu’il donne à sa vie en avril 1994 rend les choses encore plus complexes à percevoir et à accepter pour une partie du public. Nos sociétés et encore plus particulièrement la société américaine encouragent si profondément la réussite personnelle que l’on ne peut qu’avoir du mal à comprendre cet homme qui réussit le rêve américain en partant de nulle part pour arriver à des sommets que si peu n’arrive à atteindre.

Cette tragédie trouve certainement des explications quelque part mais pas vraiment dans ces lignes. Comme je l’ai signalé plus haut, il s’agit surtout de comprendre comment le groupe est passé d’Aberdeen, petite ville américaine sans intérêt particulier à sa stature de groupe international. C’est évidemment par le travail et beaucoup d’abnégation que tout cela s’est produit. De la rencontre avec Krist NOVOSELIC, des enregistrements avec Dale CROVER des MELVINS à la batterie supervisés par Jack ENDINO, la signature chez SUB-POP, l’intégration de Chad CHANNING puis Dave GROHL, la contribution essentielle de Butch VIG et l’entourage des soutiens indéfectibles de certains journalistes et photographes, tout y passe. C’est avec le plus grand intérêt que l’on suit pas à pas tout ce qui constitue cette ascension improbable jusqu’à ce qu’enfin un jour un titre monumental ne vienne bouleverser ce parcours hasardeux mais pas totalement déséquilibré. « Smells Like Teen Spirit » a tout changé pour le groupe mais cette partie là et tout ce qui s’en suit n’est pas essentielle dans ce livre et fait l’objet d’autres récits.

Mon intérêt pour ce livre est dans l’appréciation d’un récit que l’on connaît peut-être moins mais qui pose toutes les bases de ce qu’est un groupe lorsqu’il débute. Le star système est certes riche en anecdote mais relativement plus éloigné de nos quotidiens. Il est plus évident de rencontrer des personnes qui donnent toute leur énergie dans la réussite de leur musique que des personnes qui y sont arrivées. On se sent plus proche humainement de ce qu’était NIRVANA à ses débuts en tant que personnes que ce qu’il est devenu ensuite. Leurs problématiques se rapprochent du commun des petits groupes. C’est ce qui fait la force de cette histoire. Kurt COBAIN n’était peut-être pas fait pour le succès dans la mesure où ce qu’il recherchait était certainement plus de l’ordre du fantasme de la réussite que de la réussite en elle même. Peut-être qu’il lui était plus facile de se battre au quotidien et de survivre pour une vie choisie que de vivre la vie rêvée de quelqu’un qui connaît une gloire illusoire et une vie superficielle. Peut-être se sentait-il beaucoup plus vivant lorsqu’il peinait à construire son rêve que lorsqu’il l’a vraiment vécu et perdu ses objectifs…

Ce livre est dans tous les cas une mine d’informations précieuses pour tout ce qui concerne la vie underground de NIRVANA. Les intervenants apportent des témoignages pertinents. L’auteur elle même a fait partie de l’environnement journalistique du groupe et son témoignage est précieux. Bien qu’objectivement détachée, son travail apporte une lumière importante sur les événements qui ont jeté les bases du succès du groupe.