Moi, Shithead, Joey Keithley, DOA, chronique Florent Mercier, Infoshop Bokal, 2012

MOI, SHITHEAD – toute une vie dans le punk
JOEY KEITHLEY, D.O.A.

INFOSHOP BOKAL, FlyerBokal1Florent Mercier, 2012

Quel plaisir de vous proposer l’édition française de « MOI, SHITHEAD – Toute une vie dans le punk » de JOEY KEITHLEY… « L’une des personnes de Colombie-Britannique les plus influentes » – Vancouver Sun, 2008.

Le premier groupe punk canadien que j’ai écouté était D.O.A, le premier que j’ai interviewé était SNFU, et celui que j’ai (peut-être) le plus aimé fut Propaghandi !

J’ai probablement entendu du Subhumans canadien en croyant que c’était les anglais ! En tout cas, avant de lire ce livre, j’ai toujours cru que Dayglo Abortion étaient allemands…

Allez savoir pourquoi ? A l’époque, je pensais que D.O.A. voulait dire Dead or Alive, et je ne dois pas être le seul à ne pas avoir compris que cela voulait dire qu’on ne sait pas…

« où les chemins peuvent nous mener… » Dead on Arrivals…

Je sens encore la colère de ces groupes grâce à qui je suis ce que je suis aujourd’hui comme un appel et comme tant d’autres, je rêve depuis toujours de me rendre dans leur immense pays…

c’est p’t’être ben… & by the way… grâce à eux !

Suite à la parution de ce livre, j’ai ressorti K7 et vieilles galettes, puis j’ai été faire quelques plongeons sur le net… Je comprends enfin pourquoi Dayglo A sonnait comme ça ! Comme de vrais groupes punk qu’on écoutait que sur K7 ou dont on voyait les noms sur les pochettes de disques, les compils qui tournaient ou les badges, sans savoir d’où ils venaient… Mais quand on les avait écoutés, on savait que c’était ce dont on avait besoin et, bien qu’on ne captait rien aux paroles… on sentait le message. Je n’ai pas trop vu de concerts ni interviewé de groupes dans au long de mon existence, mais je constate qu’il aura tout de même fallu 20 ans pour qu’un hommage soit rendu en français à D.O.A., un des groupes qui a fait que le punk nous ait rendu meilleurs ! Si ces gars-là avaient croisés la route de Lynda Lemay (ou le contraire), ça ne fait nul doute que cela serait déjà sorti par là-bas en français…

Quelle perte de temps ! On manque de non-commerçants ou bien ?

Après les inestimables traductions de Trespassers W (L’intégrale -Cor Gout), Chansons D’Amour (Crass), Going Underground (Une histoire du punk américain 79-92), on peut encore envoyez un « Big Fuckin’Thanx ! » à Rytrut ! Le second allant évidemment aux concernés pour ne pas parler des gens qui achèteront ce livre afin que ce modeste éditeur nous produise encore de si belles pages… Qui aurait parié sur les Ruts ou S.N.F.U., après tout ? Moi, j’aime autant qu’on me cause d’la vérité avec le cœur qu’en chiwawa, comme le dirait Lynda ! Allez… No border ! United rockers ou pas y a dans ce pavé des phrases qui vont en laisser pas mal plus que songeurs. Alors, si vous croisez quelqu’un qui n’aime ou ne comprend rien au punk-hardcore, faites comme moi, écoutez / partagez / lisez mais ne faîtes pas que de parler de D.O.A. !

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Moi, Shithead, Joey Keithley, DOA, chronique Gwardeath, Abus Dangereux n°120, octobre 2011

MOI, SHITHEAD – toute une vie dans le punk
JOEY KEITHLEY, D.O.A.

par Guillaume Gwardeath, Gwardeath.blogspot.com, 4 septembre 2011
aussi parue dans  ABUS DANGEREUX n°120, octobre 2011

abus120coverBlog : Autre autobio que j’ai lu pour faire une chronique, celle du chanteur de DOA (et activiste punk notoire) Joey Shithead. Je les avais découverts sur la compil Let Them Eat Jellybeans que j’avais achetée en 1986 ou 1987 (à la Fnac de Bordeaux !) et grâce à laquelle j’avais découvert les Dead Kennedys, les Bad Brains, Circle Jerks, Flipper, Black Flag, Half Japanese, The Feederz… Ils étaient présents sur cette compil avec leur morceau The Prisoner, qui était une belle pièce d’anticipation punk hardcore quand il a été livré… en 1979. J’étais totalement fan (et je le suis toujours) de l’album qu’ils ont enregistré avec Jello Biafra. Je les ai vus dans les années 1990 au Jimmy, bar concert un peu miteux qui a le statut de club légendaire (car on a pu aussi y voir tous les groupes de ces années-là. Dans une boîte à chaussures sur ma mezzanine j’ai des photos de DOA en concert au Jimmy (j’ai aussi Turbonegro, Alice Donut, Moving Target, Afghan Whigs, Drive Blind, Portobello Bones… you name it you got it…).

OK, VOILA LA CHRONIQUE :

Blog + Abus Dangereux : « Impossible de s’être intéressé de manière un minimum sérieuse à l’histoire du punk rock sans avoir croisé la route du groupe canadien DOA – que ce soit en concert, en film, sur une compil ou sur leur plus célèbre album de collaboration, celui avec Jello Biafra, sorti en 1989. Joey Keithley, alias Shithead, chanteur et guitariste, est le seul membre originel du groupe, en activité depuis février 1978. Chez lui, à Vancouver, ce gars est une sorte de légende vivante, dûment respecté et fréquemment interviewé.

Quoi que canadien, son groupe est représentatif de cette forme de punk qui s’est structurée en opposition à la politique du président Reagan et à l’idéologie qui suintait autour. La narration que propose Shithead est, en toute logique, l’histoire d’un combat contre la société dominante, avec comme arme un groupe punk, beaucoup de conscience sociale et un goût affirmé pour la subversion radicale.

La devise du groupe résume bien cette conception : la discours sans l’action vaut zéro. Talk – Action : 0 (une histoire illustrée de DOA) est d’ailleurs le titre du nouveau bouquin, pas encore disponible en français, que Shithead a sorti avant l’été chez Arsenal Pulp Press.

Son histoire est aussi celle de son label, de son engagement politique et bien sûr celle de plus d’un quart de siècle passé devant des pieds de micro, sa vieille Gibson SG en main : ‘DOA a pu affronter toute sorte d’adversité, la conquérir et l’adapter à nos propres objectifs. N’importe qui le peut, en se servant de sa tête et de son esprit d’une manière forte et positive’. »

Gw.

Moi, Shithead, Joey Keithley, DOA, chronique Guitar Part n°209, août 2011

MOI, SHITHEAD – toute une vie dans le punk
JOEY KEITHLEY, D.O.A.

Guitar-Part-209

GUITAR PART n°209, août 2011

On sait bien que vous allez emmener votre GP sur la plage cet été pour jouer un peu, mais vous pouvez aussi emporter avec vous un bon bouquin, histoire d’en apprendre un peu plus sur nos amis qui font du rock, voci la petite sélection de GP :

JOEY KEITHLEY : Moi, Shithead – Toute une vie dans le punk

« Nombre de rockstars ont déjà écrit leur autobiographie, mais peu de punkers ont pris le temps de s’y atteler. Publié à l’origine en 2004, voilà enfin le récit en version française de Joey « Shithead » Keithley, frontman du groupe canadien DOA, l’un des pionniers du mouvement hardcore, en activité depuis 1978. Photos, flyers et autres documents viennent illustrer son histoire et ses combats menés à coups me médiator sur sa vieille SG contre le racisme ou la mondialisation. Un bon complément à la bible de Stephen Blush, ‘Américan Hardcore’. Le combat vu de l’intérieur. »

Moi, Shithead, Joey Keithley, DOA, chronique Noel Lopez, Le Monticule n°18, juin 2011

MOI, SHITHEAD – toute une vie dans le punk
JOEY KEITHLEY, D.O.A.

MONTICULE MUSIQUE n°18, juin 2011
(Revue des médiathèques et des collections musicales)

Monticule-18KEITHLEY, Joey : Moi, Shithead : toute une vie dans le punk. Joey Shithead Keithley, fondateur de D.O.A. (groupe pionnier du punk toujours autant engagé dans ses textes : politique, religion, écologie) et de Sudden Death Records est un activiste de longue date dans la musique. Ce livre, richement illustré de nombreuses photographies et documents, raconte ses combats, ses souvenirs d’émeutes, de tournées, de concerts… « Moi, Shithead rapporte les souvenirs de la vie de Joey dans le punk. Les débuts d’une bande de gamins de Vancouver fascinés par ce mouvement en plein essor, à travers une génération désillusionnée par le statu quo » (quatrième de couverture).
Editions Rytrut, 2011. ISBN 978-2-9520083-5-8. 21 euros
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Noël Lopez

Moi, Shithead, Joey Keithley, DOA, chronique Sylvain Nicolino, Obskure.com, juillet 2011

MOI, SHITHEAD – toute une vie dans le punk
JOEY KEITHLEY, D.O.A.

par Sylvain Nicolino, Obskure.com, 8 juillet 2011

C’est encore un merveilleux livre dont les Éditions Rytrut nous proposent la traduction. Joey Keithley, dit Shithead (« tête de con » ou « tête de noeud », au choix) est le chanteur de D.O.A., l’un des groupes phares du mouvement hardcore. D.O.A. : trois lettres pour « Dead On Arrival », soit l’étiquette accroché aux morts lorsqu’ils arrivent à la morgue.

Il est toujours délicat de verser dans l’autobiographie quand on fait partie d’un groupe dit intègre. En quoi sa petite vie peut-elle intéresser les autres ? Comment éviter le piège de la starification ? Comment servir d’exemple tout en refusant d’en être un ? Le livre y répond sereinement, tout comme le faisait Get in the Van d’Henry Rollins.

Extrêmement précis dans ses souvenirs puisqu’il se base sur des boîtes remplies de flyers, affiches et tickets de concerts, Joey se livre et, par sa vie, le lecteur en apprend toujours un peu plus sur ce que fut la naissance et le développement du punk / hardcore outre-Atlantique.

On échappe à la ritournelle du punk né de nulle part : avec régularité, Joey cite les groupes qui l’ont marqué : on croise la mémoire des Who, de Black Sabbath, l’influence spirituelle du reggae, Iggy Pop, John Lennon et même Pete Seeger, chanteur folk engagé. Sur ces bases, D.O.A. se construit une personnalité : leur musique sera punk et hardcore, leur propos sera politiquement rebelle.

Le lecteur suit pas à pas ces grands gaillards de Vancouver se mesurer à l’immensité de leur pays et aux hivers glaciaux. Les récits des tournées qui épuisent les machines plus vite que les hommes, les trajets interminables et les échappées sur les terres qui nous semblent, faute d’approfondissement, les moins rock’n’roll du vieux continent (Pologne, Yougoslavie…) contiennent leur dose de folie évidente. Avec un certain humour et beaucoup de recul sur les moments les plus durs, Joey décrit ces aventures. Les concerts sont souvent l’occasion de beuveries, sur lesquels le livre ne s’étend pas (et c’est volontaire : on sait comment sont pénibles ces récits sans fin et peu drôles), excepté pour un week-end parrainé par des bikers soiffards !

Toute une culture se met en place, prenant le relais des alternatives des années 70 : le « Do It Yourself » est la seule solution pour se déplacer, on colle à la farine les affiches, des personnes isolées se lancent dans la programmation de concerts, les salles des bars plient sous la jeune génération bruyante, on loue du matos souvent pourri ; la débrouille règne et gagne une à une ses conquêtes. Toute une scène méconnue par ici se dévoile, celle du Canada, à la fois riche en nombre de groupes et consanguine (les musiciens passent aisément d’un projet à l’autre). Joey a beau jeu de rappeler que ni MTV ni Internet n’existaient lors de ses débuts. Le bouche à oreilles et les contacts d’un concert à l’autre mettaient en place des rendez-vous sympathiques, à condition que la bière soit fraîche. Forcément proche de son public, le groupe ne pouvait prendre la grosse tête. Les qualités humaines étaient indispensables et tout au long de ces pages, le portrait de Joey est flatteur : on découvre un homme sociable et humble, un ambassadeur de la cause punk. Cette image à la fois droite et modeste renvoie à un autre livre publié chez Rytrut, La Philosophie du punk, qui expliquait avec cette même passion calme, les nécessités d’un engagement de tous les jours.

L’engagement, justement : il a la part belle dans le ce livre, sans jamais tomber dans le prosélytisme. Joey et ses copains ont grandi avec les images en couleurs du Vietnam. Ils sont de la génération qui voit naître Greenpeace. On suit donc ces punks de la première heure s’essayer à une vie à la campagne (on pense forcément au collectif CRASS à la lecture de ce récit, dont Rytrut a aussi publié les paroles traduites dans le recueil Chansons d’amour) puis multiplier les engagements. Une cause, un single, un concert ! Hyper réactif, D.O.A. profitera de sa notoriété pour fédérer un maximum de monde : protection de forêt, apologie du commerce équitable, soutiens variés : au total le groupe aura donné pas moins de deux cents concerts de ce type, sans jamais noyer son propos, ceci grâce à des explications régulières sur ses motivations.

Les D.O.A. se font des amis parmi lesquels Jello Biafra et plusieurs groupes du hardcore : D.R.I., C.O.C., Hüsker Dü… Mais Joey ne s’appesantit pas sur les plus célèbres de ces musiciens. Pour lui, tous les groupes se valent et on en apprend davantage sur les petites Dishrags et les modestes Skulls (le groupe proto D.O.A.). Sans aucun pathos, il salue avec justesse les amis morts, explique les divergences entre copains, le split nécessaire avant un retour gagnant et revient sur les problèmes financiers incessant que son groupe aura connu.

Pour conclure, je signale avec un énorme plaisir les atouts spectaculaires de ce livre : plusieurs chansons sont traduites avec les manuscrits originaux scannés, un index répertorie l’ensemble des groupes cités dans le livre, la discographie complète est donnée, des notes historico-politiques précieuses (l’histoire de l’activisme au Québec, la présentation des squats européens, un portrait de Leonard Peltier, Seattle en 1979…) définissent régulièrement le contexte, les illustrations abondent (85 photos et 196 iconographies !) et un tableau fait le point sur les différents line-up qu’a connu D.O.A….

Editions Rytrut, 2011, 312 pages, 21 €
Ouvrage publié avec le concours des associations Emergence, Maloka, Slime et Limoges DIY.

Moi, Shithead, Joey Keithley, DOA, chronique Frank Frejnik, Addictif Zine, juin 2011

MOI, SHITHEAD – toute une vie dans le punk
JOEY KEITHLEY, D.O.A.

ADDICTIF Zine, Frank Frejnik, juin 2011

Moi, Shithead – Toute une vie dans le punk
par Joey Keithley (Editions Rytrut)

Sorties en 2004 aux Etats-Unis, les mémoires punk rock de Joey Shithead, étendard de la scène canadienne avec son groupe D.O.A. s’offrent une édition française grâce à l’éditeur Rytrut et aux contributions d’activistes tels Emergence, Limoges DIY, Slime et Maloka. Résultat : plus de 300 pages de souvenirs de tournées et d’expériences rock’n’roll qui se lisent comme un roman d’aventure !

Le guitariste-chanteur de D.O.A. n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Pourtant, il prévient en prémices, « par respect pour l’intimité des personnes, et parce que les histoires de gens bourrés et camés sont perte de temps, je n’entrerais pas dans ce genre de détails dans ce livre ». Bref, si vous cherchiez de croustillantes anecdotes sur telle rock star rencontrée bourrée après un concert, ou quelques histoires pathétiques sur des personnes de la scène punk, passez votre chemin. Joey n’est pas du genre à promouvoir une quelconque idéologie rock’n’roll de pacotille où le paraître et la frime seraient plus importants que la musique et l’action. « Talk – action = 0 », comme l’un des albums de D.O.A. l’a si bien résumé. Le guitariste s’en tient donc à raconter avec clairvoyance l’aventure D.O.A. de ses débuts en 1978 jusqu’à 2003. Y est conté avec beaucoup de détails — des drôles et de moins drôles — les différents line-up du groupe (en appendice, on trouve aussi un arbre généalogique de D.O.A.), ses premiers concerts, les tournées au Canada, aux Etats-Unis (où le groupe rencontrera la majeure partie de la scène hardcore naissance, de Minor Threat à Hüsker Dü, en passant par Descendents et Black Flag) et en Europe, les passages en studio et les différents rencontrés avec les labels. Sans oublier de larges passages sur les musiciens du groupe (Chuck Biscuits par exemple qui deviendra batteur de Black Flag, Danzig, Social Distortion et quelques autres) et les nombreux vans que les Canadiens ont usés pour satisfaire leur envie de jouer partout.

L’écriture est simple, rapide, joyeuse ; les faits sont jetés tels quels, sans fard ni exagération. Joey Shithead se permet parfois une petite vanne ou une conclusion plein de sens qui témoignent d’un certain recul ou d’une position toujours tranchée de la part de l’auteur. Si les pages du livre sont fun (je le redis, beaucoup beaucoup d’anecdotes), elles dressent aussi l’héritage des premiers groupes punk/hardcore américains, mais sans volonté de starification ou d’embellissement, Joey Shithead est franc, direct et sincère. A l’image de son groupe qui a toujours été un fidèle à la cause punk et un ardent combattant de la connerie des hommes. Moi, Shithead se lit vite, mais ce qu’on en retire se digère doucement.

Et ça donne envie de se replonger dans la discographie de D.O.A. Tiens, je vais ressortir Last Scream of the Missing Neighbors, album que les Canadiens ont enregistrés avec Jello Biafra… — Frank Frejnik

Editeur : www.rytrut.com
DOA et Sudden Death (label de Joey Shithead) : www.suddendeath.com